Louis Rémy Aubert-Roche
Louis Rémy Aubert (1810-1874) passe sa thèse de médecin à 23 ans. Républicain et membre de la Société des Droits de l’Homme, il participe à l’insurrection de 1834 et se voit condamné à dix ans de détention, par coutumace, Aubert s’étant exilé volontairement en Egypte. Il devient le médecin de l’Hôpital d’Alexandrie dans un pays ravagé par la peste. Au cours de cette expérience, il recueille des documents et consigne des observations qu’il publie à son retour en France sous le titre :
De la peste ou typhus d’Orient, documens et observations recueillis pendant les années 1834 à 1838, en Egypte, en Arabie, sur la mer rouge, en Abissynie, à Smyrne et à Constantinople. Suivis d’un essai sur le hachisch et son emploi dans le traitement de la peste.
En 1837, il entreprend un voyage commercial accompagné de Jules-Nicolas Dufey, ex-officier de l’Etat Major. Après avoir constaté le commerce du Dankali, du Tigré, de l’Amhara et des Schangallas, Dufey reste en Abyssinie avec la mission de recueillir les mêmes documents sur le Choa et les Adals. Les deux voyageurs se quittent à Adoua le 17 janvier 1838 pour ne plus se revoir. Dufey rencontre Saolé Sélassie. Il rapporte l’anecdote piquante selon laquelle le naturaliste allemand Schimper est contraint d’empailler les trophées de guerre que sont les gonades des vaincus. Le 8 août, il est à Ankober et le 18 septembre à Tajourra. Un peu moins d’un mois plus tard, il quitte le continent africain pour l’Arabie où il succombe à la fièvre.
Aubert retourne en France pour remplir les engagements contractés en Abyssinie et se voit remettre le journal de son compagnon de voyage. Il s’en sert pour rédiger ses articles publiés dans la Revue de l’Orient, le bulletin de la Société Orientale, fondée en 1841. En 1840, Aubert se marie et ajoute à son nom le patronyme de son beau-père. Désormais, ses publications seront signées Dr Aubert-Roche.
De 1857 à 1869, il est le médecin en chef de la Compagnie du Canal de Suez.
Biblethiophile, 28.12.2019