Giovanni Battista Gamerra
↗ 1887 (3) ↘ 1888 (5) ↗ 1892 (?) ↘ 1893 (9) ↗ 1895 (10) ↘ 1897 (01)
Giovanni Battista Gamerra (1848-1915)[1] est un officier de l’armée royale italienne. Il participe à l’expédition du major-général Arsinari Di San Marzano, commandant du Corpo Speciale d’Africa, en Erythrée qui dure du 3 novembre 1887 au deux mai 1888. En 1892, le capitaine Gamerra est de retour en Afrique à la direction du cabinet du gouverneur Baratieri. Il obtient son grade de major à la fin de la même année et commande le 3ème bataillon des troupes indigènes. Rapatrié en septembre 1893, on lui assigne le 26ème bataillon du 4ème régiment d’infanterie légère (Bersaglieri). A sa demande, en octobre 1895, il reprend le chemin de l’Erythrée à la tête du 8ème bataillon indigène qu’il mène à la bataille d’Adua (Brigade Albertone). Au terme de l’affrontement, il est fait prisonnier par les Abyssins. De retour en Italie en janvier 1897, il sert dans le 4e régiment de Bersaglieri, dans lequel il atteint le grade de lieutenant-colonel. En tant que colonel, en 1901, il commande le 40ème régiment d’infanterie puis le 5ème régiment de Bersaglieri. En 1905, il est promu général de division pour mérites exceptionnels. Auxiliaire à partir de novembre 1910, il atteint le grade de lieutenant général en 1913, deux ans avant de s’éteindre à Livourne.
Gamerra fait partie du cercle restreint des prisonniers italiens détenus par l’empereur Ménélik qui ont pris la plume un fois la patrie retrouvée. On lui doit Ricordi di un prigioniero di guerra nello scioa (marzo 1896 – gennaio 1897), son témoignage publié la même année que sa libération. La reliure de l’édition originale de 1897 présentée par biblethiophile a un dos à quatre nerfs orné d’un monogramme AG doré ceint d’une couronne ducale et des armoiries polychromes pressées sur le premier plat : Arborio, Savoie, D’azur, au sautoir ancré d’argent, cantonné de quatre fleurs-de-lys d’or ; au chef du même, chargé d’une aigle de sable, couronnée d’or. Cimier : un sauvage de carnation tenant une massue d’or. Devise : AUT VINCENDUM AUT MORIENDUM. L’exemplaire de la troisième édition de 1897 doté d’une page de titre gravée par Ratti est enrichi d’une dédicace de Gamerra à Gaston Vanderheym[2], datée du 14 septembre 1897. Dans le récit, à la page 80, l’officier italien fait l’éloge du livre du voyageur français. En queue d’ouvrage, le relieur a joint la traduction française de l’éditeur de la Revue Hebdomadaire, Félix Jeantet, parue en 1897. Deux ans plus tard, le major publie Fra gli Ascari d’Italia. I ricordi di Mohammed-Idris.
Le portrait de Gamerra se retrouve dans plusieurs publications. L’édition allemande de son témoignage contient le portrait du major, coiffé du béret des bersaglieri du 4ème régiment (1893). Avec le même grade, il figure dans la documentation très riche des frères Fratelli[3]. Cesare Gugliemo Pini utilise un portrait plus tardif avec le grade de colonel[4] et un autre avec celui de generale comm., selon la légende. La carte de visite au grand format faisant partie de la collection biblethiophile a été dédicacée en 1907. En supposant que la dédicace était d’actualité, Gamerra devrait poser avec le grade de général de division.
L’Encyclopaedia aethiopica ne contient pas d’article consacré à Gamerra ni d’ailleurs aux prisonniers italiens. L’article traitant de la bataille d’Adua mentionne brièvement leur marche forcées vers Addis Abeba. On regrettera également l’absence d’un article sur Vanderheym qui avait été prévu si l’on en croit le renvoi annoncé par Richard Pankhurst dans le tome 2, page 576a.
Biblethiophile, 04.06.2023
[1] CATELLANI & STELLA, Soldati d’Africa, volume primo 1885-1896, 2002, p. 106.
[2] VANDERHEYM, Une expédition avec le Négous Ménélik. Vingt mois en Abyssinie, 1896.
[3] TREVES (Fratelli, ed.), La Guerra Italo Abissina 1895-96. Documentata e Illustrata, 1896, p. 199.
[4] PINI, Frammenti de’ miei ricordi d’Affrica., 1912, p. 80.