Édouard Bidault de Glatigné

Le photographe à réhabiliter

Édouard Bidault de Glatigné de la Touche (1850-1925) n’était pas un homme de plume et du coup n’apparaît pas dans les bibliographies[1]. L’encyclopédie dédiée à l’Éthiopie ne le connaît pas non plus, wikipedia encore moins d’ailleurs. On peut en déduire qu’être photographe au XIXème siècle, c’est ce cantonner à livrer des images. De nos jours, ce n’est évidemment plus le cas mais pour autant ne panse pas la blessure : Bidault de Glatigné est inconnu du public.

Un de ses descendants, Pierre Guery, a édité à son compte, probablement en 2016, le titre D’un Continent à l’Autre. EJ Bidault de Glatigné qui a rejoint trop rapidement la liste des introuvables voir même celle ces références fantômes. La carte de visite dont est extraite l’image de cet article provient de ces archives familiales.

Depuis 2023 et grâce à Hugues Fontaine[2], nous en savons un peu plus de la vie du photographe et particulièrement de son activité dans la Corne de l’Afrique. Il arrive à Aden en 1877 et s’établit comme photographe, reprenant vraisemblablement l’atelier de Charles Nedey, situé dans le bâtiment de l’Hôtel de l’Europe. Il semble avoir fait partie des colons qui s’établissent à Obock autour de Pierre Arnoux en 1881 et devrait y avoir ensuite rencontré Paul Soleillet. On le voit réapparaître à Harar chez Arthur Rimbaud. Le voyageur Luigi Robecchi Bricchetti témoigne d’une soirée de Noël 1888 dans sa maison de Harar en compagnie de Rimbaud et Bidault. Selon Hugues Fontaine, « Bidault produit un important travail photographique sur la cité marchande et le pays environnant ». À l’été 1889, il est de retour en France.

L’enquête en hommage à Édouard Bidault de Glatigné est la dernière pierre ajoutée à l’édifice que lui consacre Hugues Fontaine.

Le travail photographique peut donc se résumer à cette liste :

Espérons que d’autres découvertes de ce genre permettront de mieux connaître celui qui vit « toujours dans la contemplation[3] ».

Biblethiophile, 20.08.2024


[1] Ont été consulté: BLACK (George), Ethiopica & Amharica. A List of Works in The New York Public Library, 2001 [réédition de celle de 1928; ZANUTTO (Silvio), Bibliografia etiopica in continuazione alla « bibliografia etiopica » di G. Fumagalli. Primo contributo: bibliografia, 1929; ZANUTTO (Silvio), Bibliografia etiopica in continuazione alla « bibliografia etiopica » di G. Fumagalli. Secondo contributo: Manoscritti etiopici con sei facsimili, 1932; African bibliographic Center Washington, D.C., Special bibliographic series. vol. 1-3, 1969; HIDARU (Alula) & RAHMATO (Dessalegn), A short guide to the study of Ethiopia. A general bibliography, 1976; PANKHURST (Rita & Richard), A select annotated bibliography of travel books on Ethiopia, in Africana Journal, 1978; ABBINK (J.), Eritreo-Ethiopian Studies in society and History 1960-1995, 1996; BROWN (Clifton F.), Ethiopian perspectives. A bibliographical Guide to the History of Ethiopia, 1978; MILKIAS (Paulos), Ethiopia: a comprehensive bibliography, 1989, FUMAGALLI (Giuseppe), Bibliografia etiopica.Catalogo descrittivo e ragionato degli scritti pubblicati dalla invenzione della stampa fino a tutto il 1891 intorno alla etiopia e regioni limitrofe, 1893; LOCKOT (Hans Wilhelm), Bibliographia Aethiopica: die Aethiopienkundliche Literatur des deutschsprachigen Raums, 1982, LOCKOT (Hans Wilhelm), Bibliographia Aethiopica II: The Horn of Africa in English Literature, 1998.

[2] FONTAINE (Hugues), Obock-Tadjoura. Années 1880, 2023.

[3] Lettre de Rimbaud à Jules Borelli, Harar, 25 février 1889.