De Ménélik à Mengistu. Un Suisse en Ethiopie.
Édition
Éditeur : Musée d'Ethnographie
Lieu : Genève
Année : 1999
Langue : français
Références
Réf. Biblethiophile : 1932
Réf. Pankhurst Partie : -
Réf. Pankhurst Page : 113
Réf. UGS : 0190800
Première entrée : 1908
Sorties temporaires : 1921
Entrées successives : 1929
Sortie définitive : 1983
COLLATION :
Témoignage recueilli par Micheline Fontolliet Honoré, coll. Sources et témoignages No 4. 162 pages, 100 ill. n/b.
En savoir plus
Le Suisse Edouard Evalet est un horloger, formé à Bienne, qui répond à une annonce d’Ilg cherchant un horloger pour l’Empereur Ménélik II. En 1898, à l’âge de 22 ans, il s’expatrie vers l’Ethiopie. Pour subvenir à ses besoins, il importe des montres suisses. En 1907, il fait la connaissance de Carl Faller, un compatriote et s’associe à lui pour la création de la première scierie en Ethiopie. L’innovation nécessite l’achat de matériel qu’il déniche en Suisse. Il se marie avant de retourner rejoindre son associé. En juillet 1908 naît André Evalet. Avant la première guerre mondiale, la jeune famille fait un séjour en Suisse. De 1921 à 1929, André Evalet retourne à Bienne étudier l’architecture avant de rejoindre son père dans la scierie. Avant 1934, il effectue un séjour à Paris avec l’intention de s’inscrire aux Beaux-Arts mais sans y parvenir. La famille Evalet vit l’occupation italienne entretenant des rapports mitigés. André devient correspondant consulaire suisse ce qui l’amène à se rendre à Rome. En 1940, il se marie avec une Allemande, présente en Ethiopie, Edith Haertel. Une année plus tard, l’Empereur Hailé Selassié rentre au pays. Edouard Evalet décède en 1942. Son fils n’entretient pas de bons rapports avec l’Empereur en raison de l’aide qu’il aurait apportée au fils de Lidj Yassou, Yohannès Yassou et qui aurait déplu au souverain. Il devient délégué de la Croix-Rouge internationale sans que la direction genevoise ne valide sa promotion. Sa fonction l’amène à gérer l’évacuation des Italiens. Le 5 janvier 1945, il est expulsé d’Ethiopie par l’Empereur et se réfugie en Erythrée, à Asmara. Sept ans plus tard, à l’occasion d’une visite d’Hailé Selassié à Asmara, il obtient du souverain sa réhabilitation et s’empresse de rejoindre sa mère. Il divorce et se remarie avec une autre Allemande, Elisabeth.
En 1973, la mère d’André Evalet décède. Il voyage dans son pays natal. En 1983, il décide de s’installer définitivement en Suisse sans toutefois résister de se rendre en Ethiopie en 1996. Le dictionnaire historique de la Suisse nous apprend qu’il est décédé à Genève en 2002.
Comme le relève bien Madame Biasio dans sa préface, ce genre témoignage est utile à la recherche historique et ethnographique. L’Ethiopisant découvre le parcours d’une personne née en Ethiopie de parents ignorants tout de ce pays avant leur émigration et qu’y a passé la majeure partie de sa vie. Les exemples ne sont pas pléthore. En gardant à l’esprit les intérêts que l’auteur doit défendre pendant une période particulièrement mouvementée du XXème siècle, la lecture de l’ouvrage sort de l’ordinaire.
Certaines photos qu’il contient retiennent l’attention. Elles augurent un fond qui doit être riche, inestimable s’il contient celui d’Edouard. On regrettera la table des illustrations, leur provenance et leur auteur ; des informations chères à M. Hugues Fontaine.
Biblethiophile, 14.05.2020
Si le nom de Ménélik II évoque l’aventurier Rimbaud et les premiers Européens attirés par l’empire du roi des rois, Mengistu Hailé Mariam, le «négus rouge», a laissé le souvenir d’une répression féroce et d’une guerre sans merci contre l’Érythrée. Les décennies séparant ces deux noms pourraient compter pour des siècles, tant les bouleversements qui ont marqué cette période mouvementée ont été importants. Les ermites éthiopiens l’avaient d’ailleurs prédit: «de grands oiseaux blanc jetteront du feu du ciel et beaucoup de sang sera versé».
Témoin actif d’événements décisifs pour l’histoire de l’Éthiopie et de l’Érythrée, André Evalet raconte ses souvenirs avec un indéniable talent de conteur et une mémoire sans faille.
André Evalet est né à Addis-Abeba en 1908 de parents d’origine jurassienne, Edouard, horloger de Ménélik, et Jeanne, ancienne modiste à Bienne. Cette double appartenance culturelle, suisse et éthiopienne, lui a permis mieux qu’à personne d’être à plusieurs reprises un intermédiaire précieux entre les populations locales et les Européens résidant ou de passage dans le pays. Il a partagé son temps entre sa scierie dans les environs d’Addis et les nombreuses missions qui lui ont été confiées dont, entre autres, l’évacuation des civils et soldats italiens sous l’égide du CICR et l’alimentation en eau potable à l’intérieur du pays, avec le Corps suisse d’aide en cas de catastrophe. Vu sa connaissance de la langue et du pays, il fut un compagnon de voyage apprécié de nombreux Suisses, dont Jean Graven professeur de droit pénal à l’Université de Genève, chargé de rédiger le Code pénal éthiopien.
Expulsé d’Éthiopie par Hailé Sélassié, il passa sept ans en Érythrée où il fit du cabotage sur la mer Rouge. C’est là aussi qu’il rencontra Woldeab Wolde Mariam, le père de la révolution érythréenne, et qu’il traduisit du français en amharique le projet de Constitution érythréenne, sur la demande de l’avocat Luca, délégué de l’ONU.
Proche de la famille impériale, il a côtoyé les dignitaires de la cour et les chefs coutumiers, mais son intérêt pour la vie spirituelle l’a aussi conduit à converser avec les baatawi, ces ermites prédisant l’avenir, qu’il tenait en grande estime, et les cheiks du Wollo, guides spirituels musulmans.
En racontant sa vie passionnante et mouvementée, André Evalet fait revivre de l’intérieur une époque cruciale de l’histoire éthiopienne et met en lumière les relations entre l’Europe et l’Éthiopie au cours du XXe siècle. En bref, un itinéraire captivant, illustré d’une centaine de photos et documents tirés de ses archives personnelles et complété d’annexes destinées au lecteur désireux d’en savoir plus sur l’Éthiopie et l’Érythrée.
Source : 4ème de couverture
Sommaire
Avant-propos
Claude-Victor Comte, président de l’Association Suisse-Érythrée
Préface
Elisabeth Biasio, Musée d’ethnographie de l’Université de Zurich
En guise d’introduction, janvier 1996
- l’Éthiopie de Ménélik, 1898-1913
- enfance et adolescence, 1908-1921
- mes études en Suisse 1921-1929
- avant la guerre italo-éthiopienne, 1929-1936
- la guerre et l’occupation italienne, 1936-1941
- le retour de l’empereur et l’évacuation des Italiens, 1941-1945
- en Érythrée, 1945-1952
- les années difficiles, 1952-1974
- mes dernières années en Éthiopie, 1974-1983
- retour définitif en Suisse et épilogue, 1983-1996
Annexes
Bibliographie
Lexique