Frederick Roberts, 1st Earl Roberts

↗ 1868 (02) ↘ 1868 (06)

Le lieutenant Frederick Roberts reçoit sa Victoria Cross en 1858 pour ses actions à Khudaganj. Il est cité comme suit :

Lieutenant Roberts’ gallantry has on every occasion been most marked.
On following the retreating enemy on 2 January 1858, at Khodagunge, he saw in the distance two Sepoys going away with a standard. Lieutenant Roberts put spurs to his horse, and overtook them just as they were about to enter a village. They immediately turned round, and presented their muskets at him, and one of the men pulled the trigger, but fortunately the caps snapped, and the standard-bearer was cut down by this gallant young officer, and the standard taken possession of by him. He also, on the same day, cut down another Sepoy who was standing at bay, with musket and bayonet, keeping off a Sowar. Lieutenant Roberts rode to the assistance of the horseman, and, rushing at the Sepoy, with one blow of his sword cut him across the face, killing him on the spot.[1]

Pour ceux qui sont intrigués par cette décoration, le détour d’impose. La croix de Victoria est la distinction militaire suprême de l’armée britannique et du Commonwealth. Instituée le 29 janvier 1856 par un arrêt royal de la reine Victoria pour récompenser les actes de bravoure pendant la guerre de Crimée, la croix de Victoria vise à ne récompenser que les prouesses militaires accomplies face à l’ennemi en temps de guerre. Elle doit être attribuée de la manière la plus « démocratique » possible en ne prenant en compte ni le grade, ni la religion, ni l’origine ethnique ou la condition sociale du récipiendaire[2].

Au sein de la force expéditionnaire envoyée en Éthiopie, Roberts n’est pas le seul militaire à porter la distinction post-nominale V.C. Dans le rapport du lieutenant-général Sir R. Napier daté du 1er juin, figurent par exemple le colonel Dunn V.C. ; les majors Hills V.C., Gough V.C. et Prendergast V.C. ; le colonel Fraser V.C. est le seul qui faitt partie de l’état-major de Napier.  

Au terme de l’expédition punitive, seules deux V.C. seront décernées[3] : au soldat James Bergin et au tambour Michael Magner qui ont été les deux premiers militaires à atteindre l’amba en escaladant « les fortifications » et contourner ainsi la porte condamnée.

Quant à Frederick Roberts, alors major, il n’a malheureusement pas l’opportunité de s’illustrer sur le champs de bataille mais, dès son débarquement le 9 février 1868, se résigne à ses fonctions d’Assistant-Quarter-Master-General à Zulla où il remplace Charles Staveley, le commandant d’une des deux divisions parties dans l’arrière-pays. Il apparaît dans le rapport officiel de Holland & Hozier sans toutefois figurer dans celui de Napier.

Les mémoires de sir Frederick Roberts reproduisent une lettre de Napier au général Russel qui loue ses services somme suit :

I have the honour, by desire of the Commander-in-Chied, to request that you will be so good as to convey o Major Roberts, V.C., Assistant-Quartermaster-General at Zoolla, the thanks of His Excellency for the efficient manner in which he has performed his duties since the date of his arrival at Zoolla. His Excellency has received with pleasure most favourable reports regarding the able and energetic manner in which Major Robert has carried on the on the duties of this department at Zoolla, and it has been a source of regret to the Commander-in-Chief that he has been unable to avail himself of Major Roberts’s services in the front. His Excellency however considers that work performed by those at Zoolla has been as valuable to the interests of the expedition as any duty they might have been called upon to perform with the advanced portion of the army[4].

On serait tenté de penser que ces éloges ne sont que monnaie courante. Mais il n’en est rien dans notre cas. L’efficacité de Roberts est corroborée un peu plus loin dans le texte: pour éviter que les régiments ne subissent la chaleur infernale de la côte en attendant leur embarquement, Roberts les cantonne à Sénafé et leur garantit un départ sous 48 heures. Les 55 miles (ca 88 km) débutent par une descente aux enfers vers Koomailee, suivis d’un chargement sur le train et du transbordement au bout de la jetée de Zoolla[5]. Seules les personne qui ont expérimenté les rivages érythréens de la mer Rouge où qui ont goûté à la dénivellation entre la côte et les hauts plateaux peuvent réellement comprendre la performance.

Le brevet de lieutenant-colonel est la maigre récompense que recevra Roberts ; brevet étant « une garantie écrite (warrant) autorisant un officier à occuper temporairement un grade plus élevé dans le cadre d’une mission, mais en général sans recevoir la paie de ce grade temporaire[6] ». Néanmoins, l’Abyssinian War Medal rejoindra la V.C. sur le torse du futur maréchal.

Biblethiophile, 10.02.2025


[1] Wikipedia, consulté le 10.02.2025.

[2] Wikipedia, consulté le 10.02.2025.

[3] Wikipedia, consulté le 10.02.2025.

[4] LOW (Charles Rathbone), Major-General Sir Frederick S. Roberts, Bart., V.C., GC.B., C.IE., R.A.: A Memoir, W. H. Allen and Company, 1883, p. 103.

[5] Ibid., p. 106.

[6] Wikipedia, consulté le 11.02.20258.