Gabriel Bonvalot

↗ 1897 ↘ 1897

En 1889, Gabriel Bonvalot[1] et le prince Henri d’Orléans explorent l’Asie. En 1897, Bonvalot est chargé d’une mission en Abyssinie. De son côté, Henri d’Orléans en organise une à ses frais.

Pour expliquer les nombreuses missions françaises en Ethiopie en cette fin de XIXème siècle, il n’est pas inutile de rappeler deux motifs. D’une part, la bataille d’Adua de 1896 et la débâcle italienne attisent la convoitise des autres puissances européennes. D’autre part, la France et l’Angleterre se sont lancées dans une course à la conquête du Haut Nil ; la France se voyant maître d’une latitude à hauteur de Djibouti et l’Angleterre d’une longitude Le Caire-Le Cap. Le Haut Nil est ni plus ni moins le croisement des deux prétendants. Le capitaine Marchand, à la tête de la mission Congo-Nil de 1896-1899, a pour objectif d’atteindre le carrefour par l’Ouest. À l’opposé, en Ethiopie, le ministre plénipotentiaire de France, Léonce Lagarde, envoie la mission Clochette à sa rencontre. De France déboulent la mission Bonvalot-de Bonchamps, officieuse, le prince Henri D’Orléans avec la même intension mais sans la charge officielle et Leontieff plus intéressé par le but lucratif que national.

La mission Bonvalot-de Bonchamps n’a pas les faveurs de Lagarde qui privilégie la mission Clochette. C’est une des raisons qui amènent Gabriel Bonvalot à abandonner dès son arrivée à Addis-Abéba et à remettre la direction de la mission à de Bonchamps. Le 24 août 1897, Clochette meurt sur le chemin du Nil Blanc ce qui oblige Lagarde a donner la direction de la mission Clochette à de Bonchamps[2]. Pour autant, elle ne va pas être couronnée de succès car le rendez-vous avec Marchand est manqué, son chef rapatrié. Sur place restent le second de la mission, Michel et des compagnons très dévoués qui, avec Marchand méritent que leur bravoure soit reconnue à juste titre.

Malheureusement, autant la mission Bonvalot-de Bonchamps que la mission Congo-Nil, plus connue désormais sous le nom de mission Marchand, sont des échecs cuisants. A Fachoda, la crise entre la France et l’Angleterre éclate. Le gouvernement s’incline devant le gouvernement anglais. Le capitaine Marchand obéit et rentre en France … par l’Ethiopie.

Biblethiophile, 13.08.2024


[1] UHLIG (Siegbert), BAUSI (Alessandro) et al., Encyclopaedia Aethiopica , inutile de chercher, aucun article ne lui est dédié. Il apparaît sous Clochette et Orléans.

[2] UHLIG (Siegbert), BAUSI (Alessandro) et al., Encyclopaedia Aethiopica , inutile de chercher, aucun article ne lui est dédié. Il apparaît à plusieurs reprises dans les articles dédiés aux autre acteurs. Le renvoi vers Bonchamps dans l’article de Täsémma est une erreur, une fausse joie.