Daniel Sandford
D’après l’Encyclopaedia Aethiopica, Daniel Arthur Sandford (1882-1972) est attaché à la légation britannique à Addis Abéba en 1910. En 1913, il se bat en France. De 1919 à 1921, il est employé par une entreprise britannique en Ethiopie. En 1922, il prend sa retraite et s’installe à Mulu, au nord d’Addis Abéba, sur un terrain ayant appartenu à Alfred Ilg. Les auteurs du même ouvrage de référence ont estimé judicieux de consacrer un article à chaque époux Sandford. Les critères amenant à ce choix sont nébuleux si on le compare à celui fait pour Antoine et Arnauld d’Abbadie. Les Basques n’ont pas eu cet honneur. Probablement que leurs contributions aux études éthiopiennes ont été estimées peu utiles et qu’elles ne justifiaient pas de différencier les deux frères.
Mais revenons aux Sandford. Il faut consulter l’article dédié à Christine, née Lush, pour apprendre que les Stanford se sont mariés en 1918 et qu’elle a rejoint son mari en Ethiopie en 1920.
Il est regrettable que Daniel n’ait pas rédigé ses mémoires. Son épouse publie, elle, deux livres, s’appuyant, entre autres, sur des auteurs comme Walker, Wylde, Jones & Monroe, Rey et Quaranta. Dans la préface du premier, elle dit témoigner des événements dont elle a été témoin de 1920 à 1935 et de 1942 à 1945 ; puis confirme utiliser les informations fournies par son mari pour ce qui concerne la campagne de libération de l’Ethiopie. Le programme annoncé et captivant. Sa lecture l’est un peu moins. Précisons que le titre « Ethiopia under Hailé Sélassié » est écrit en 1945 et qu’à la sortie de la 2ème Guerre mondiale certaines informations sont, probablement confidentielles. La première partie du livre contient des généralités sur l’Ethiopie qui ont perdu de leur intérêt. Le quinzième chapitre débute par l’invasion italienne. En dix pages, l’armée fasciste entre à Addis-Abeba et l’empereur s’exile en Angleterre. Alors que l’auteur a sous la main une source de première main concernant la libération de l’Ethiopie et la restauration de l’empereur sur son trône, Christine Sandford écrit : « […] Meanwhile a small British mission had crossed the Sudan frontier on 12th August, with the object of making contact with Ethiopian leaders and exploiting the situation to the best advantage of our forces which were preparing to destroy the Italian armies in Ethiopia ». Quelle concision ! Comment Daniel Sandford a-t-il pu accepter que la « Mission 101 » soit réduite en ces termes à si peu de chose ? Le lecteur se consolera en apprenant le nom des membres de la mission : cinq Britanniques (Sandford, Critchley, Drew, Grey, Whitmore) ; cinq Ethiopiens dignes d’être nommés (Azazh Kabada Tasama, Ato Getahun Tasama, Ato Assegehein Araia, Ato Gabra Maskal, Lij Mared Mangasha) ; le reste étant composé d’interprètes, de serviteurs, d’opérateurs radio et d’une cinquante de muletiers qui resteront dans l’anonymat. En même nombre de pages que pour l’invasion de l’armée fasciste, la Mission 101, la Force Gédéon et l’empereur libèrent le pays. Il est à espérer que ces pages contenaient suffisamment d’exclusivités pour l’époque. Aujourd’hui, elles ne suffisent plus.
La plupart des photos hors-texte montrent Hailé Sélassié et rappellent que son nom est associé au titre de l’ouvrage. Ni les patriotes, les fameux Arbegnoch, et encore moins les précurseurs que sont Monnier, Barontini, Ukmar et Rolla, ne sont mentionnés.
En 1955, à l’occasion du jubilé d’argent de l’empereur, Christine publie son second livre, intitulé « The Lion of Judah Hath Prevailed being the biography of His Imperial Majesty Haile Selassie I ». Elle s’appuie sur le travail de ses prédécesseurs. Son témoignage ne transparaît pas. Le ton est accommodant et les photos ont peu d’intérêt.
En 1993, Eleanor Casbon, née Sandford, la cadette de Dan et Christine, rédige la biographie de ses parents. L’ouvrage regorge de détails sur la famille mais également sur le contexte. L’histoire de la ferme à Mulu est passionnante ; elle mériterait une étude à elle seule. On appréciera les photos qui nous dévoilent un Dan Sandford très souvent souriant alors que les 50 années qu’ils a passées en Ethiopie n’ont pas été de tout repos. Hailé Sélassié, à l’étranger lorsque Sandford s’éteint, demande d’attendre son retour en Ethiopie pour les obsèques.
Biblethiophile, 13.08.2020, m.-à-j. 04.10.2020
The dramatic rise to power of Hailé Selassié, first as the regent, Tafari Makonnen, then as negus or king, and finally as emperor, is the main story of Mrs. Sandford’s book. His numerous reforms from 1930 on are described, cut short as they were by the Italian invasion. A chapter tells us of the emperor’s life in exile during the Italian occupation. Then comes the story of the lightning campaign of British Empire troops, supported by forces of Ethiopian patriots, which liberated the country from Fascist domination; and we see the emperor back on his throne engaged with his British advisers in the reconstruction of his country. The author, wife of Brigadier D. A. Sandford, who led the patriot troops, has also another theme. She and her husband were, for some thirteen years, engaged in farming near the capital, Addis Ababa; she returned there in 1942 and is living there now. It is from personal experience that she writes of the country, its natural features and vegetation; of the people, their manners and customs and home life, their agriculture and social customs. There is information also about the Ethiopian Christian Church and the various races and religions represented in the Ethiopian empire. We learn something about its Parliament, about the eagerness of the people for education, about their aspirations for the future, and the growth of national sentiment. There is no more realistic and up-to-date account of Ethiopia, that ancient country of mystery.
Source: Ethiopia under Hailé Sélassié, 1er rabat de jaquette
This is an extraordinary biography of an Englishman and his wife, Dan and Chris Sandford, who spent more than fifty years in Ethiopia.
Dan served in the Royal Garrison Artillery during the First World War and then took Chris to Ethiopia. There he followed several pursuits, eventually becoming a farmer and founding Mulu Farm, while Chris helped him on the farm, and brought up and taught a family of six. They formed a lasting friendship with the man who was to become Emperor Haile Selassie.
Forced to leave Ethiopia at the time of the Italian invasion, they returned there during the Second World War — Dan as leader of Mission 101 and then as adviser to the Emperor. Chris founded The English School, where children of all nationalities and creeds met and learnt in harmony, and still do. Even in retirement they continued to serve the land they loved by spearheading Community projects. Mulu Farm became a place where all, young and old, VIP and nonentity, could go and return refreshed.
This is a story of challenges met with courage and optimism — a tale where material wealth counted for nothing beside the treasures of family, friends and fun. It is a biography of two people who loved Ethiopia and its Emperor, and also an informative account of the history of Ethiopia.
Source: THE INCURABLE OPTIMISTS Chris and Dan Sandford of Ethiopia, 1er rabat de jaquette
Eleanor Casbon
The author was born in Ethiopia in 1922. She was educated there under the PNEU system until she was thirteen and then came to England for her secondary education at Wycombe Abbey School, Buckinghamshire. After that she trained to be a teacher at the Incorporated Froebel Educational Institute.
Her career includes teaching at South Hampstead High School for Girls, a private school in Leatherhead and at The English School (now The Sandford English Community School) in Ethiopia. This latter school was founded by her mother, Chris Sandford, and later taken over by her husband, Leslie Casbon. Afterwards Eleanor helped Leslie found The British International School, Cairo, in which she also taught.
Eleanor has travelled extensively in Ethiopia itself and neighbouring countries, and also to the USA, Thailand, Australia and New Zealand. She still regularly travels abroad from her home in Devon.
Source: THE INCURABLE OPTIMISTS Chris and Dan Sandford of Ethiopia, 2ème rabat de jaquette